Quelques heures avant la fin du Vendée Globe 2025 !
Passionnée de voile, la journaliste Patricia M. Colmant qui a suivi tout le déroulé du Vendée Globe nous fait partager son point de vue quelques heures avant la fin de la course.
Certains croisent des icebergs comme le Suisse Oliver Heer dans le Pacifique, d’autres tel le Belge Denis Van Weynbergh et le Français Manuel Cousin n’ont pas encore franchi le point Némo (celui le plus éloigné de toute terre émergée), le Chinois Jingkun Xu ou le Français Antoine Cornic sont au milieu du Pacifique dans l’espérance de passer le cap Horn tandis que la benjamine Violette Dorange vient de le doubler, mais son moteur est en panne et ne peut recharger ses batteries.
Le gros de la flotte galère avec les caprices des vents instables au large de l’Argentine ou du Brésil. L’un d’entre eux, Guirec Soudée a dû plonger dans l’eau à 5 ° pour décoincer son grand génois (voile d’avant) qui avait glissé sous la coque de son bateau. Ils sont plusieurs à être montés dans le mât pour décoincer la grand-voile ou vérifier l’anémomètre. Seulement 5 skippers ont dû abandonner sur les 40 qui sont tous partis des Sables d’Olonne à la même heure, le 10 novembre 2024.
Mais tous ne sont pas égaux dans la vitesse, dans la performance car trois se sont détachés dès l’Océan Indien : Charlie Dalin sur Macif, Yoann Richomme sur Paprec Arkéa et Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil. Ce dernier a réalisé 615,33 milles nautiques ( 1139 km ) le 25-26 novembre soit une performance record en 24 h. Mais les deux premiers se sont alternés à la tête de la course, à l’avantage toutefois de Charlie Dalin (227 fois). Ce dernier avait déjà franchi la ligne d’arrivée en tête, il y a 4 ans mais son dauphin, Yannick Bestaven, avait bénéficié d’une dizaine d’heures de compensation pour s’être dérouté vers un concurrent en perdition. Le skipper havrais s’était donc vu être rétrogradé à la 2ème place.
Yoann Richomme dont c’est le premier Vendée Globe a fait une course magnifique.
Moins de 200 milles séparent les deux marins qui sont attendus mardi 14 janvier dans le port vendéen ; ce qui fera du vainqueur le recordman de l’épreuve, pulvérisant de près de 10 jours la performance d’Armel Le Cléac’h réalisée il y a 8 ans.
Ils seront des milliers à accueillir ces héros de la planète bleue.
Pour mieux comprendre cette course passionnante en solitaire autour du monde à travers des mers hostiles, sur des vagues effrayantes, par des vents souvent en tempête, le musée national de la Marine à Paris propose une grande exposition jusqu’au 26 janvier sur cette course à la voile unique à travers douze tableaux qui expliquent l’histoire du Vendée, la stratégie météo, la vie à bord, l’alimentation, le sommeil, la santé, le rythme des journées et les témoignages de skippers avec des vidéos et les 270 pièces illustrant les dix éditions de cette épreuve magique.
Patricia-M. Colmant
Visuels fournis par l’organisation de la course et le musée de la Marine de Paris