Makhilas Ainciart Bergara
Entreprise du Patrimoine Vivant, le makhila est un objet traditionnel basque dont la maison Ainciart Bergara perpétue depuis plus de 200 ans la tradition de fabrication en famille.
De Charlie Chaplin à Charles Aznavour en passant par François Hollande, Didier Deschamps, Christiane Taubira, Antoine de Caunes, Emmanuel Macron ou sa sainteté Jean Paul II ; tous en ont un makhila ou une makhila (il n’y a pas de genre en basque ; donc masculin ou féminin définissent le mot).
Du compagnon de vie au cadeau honorifique
Mais vous-même savez-vous ce qu’est un makhila ? Remontant à la nuit des temps, le makhila, objet traditionnel de la maison basque, était le compagnon de marche de tout habitant : un bâton canne pour grimper les chemins caillouteux et caché dans le pommeau une pointe aiguisée pour chasser autant les bêtes sauvages que les brigands.
Aujourd’hui si les « vieux » s’en servent encore ainsi que les pèlerins sur le chemin vers Saint Jacques de Compostelle, le makhila est surtout offert à une personne que l’on souhaite honorer : réussite au BAC ou à un examen, anniversaire, mariage, promotion professionnelle, départ à la retraite.
Un objet réunissant les travaux du bois, du métal et du cuir
Connu pour sa souplesse et sa résistance, le néflier, arbuste des Pyrénées Atlantiques, est le bois utilisé pour la canne. Sur pied, l’arbre âgé de 10 ans est scarifié et une fois la cicatrisation des boursouflures réussie, il est coupé. Ses tiges sont passées au four, redressées et écorcées par la chaleur. Dans les greniers des fermes, les tiges sèchent alors pendant une quinzaine d’années. Une teinture naturelle colore en douceur et blondeur le bois.
Vient ensuite le travail du métal (laiton, maillechort, argent) sur la virole, plaque apposée sur le bois et moulée à sa forme. Chaque artisan réalise sa virole de A à Z, la gravant, la guillochant, la ciselant, la poinçonnant. Chaque virole est unique, même si certains motifs sont souvent repris car demandés par le commanditaire : coquille de St Jacques, croix basque, fleur. Il est aussi de coutume de faire graver quelques mots, une devise, laquelle gravure est toujours traduite en basque. Les prénom et nom du futur propriétaire et celui de la maison Ainciart Bergara sont aussi apposés.
Pour finaliser le makhila il faut une tresse et une dragonne en cuir de chevreau. Là encore un savoir-faire ancestral de précision et de finesse guide la main de l’homme.
Ainciart Bergara : plus de 200 ans de tradition familiale
Classé EPV et à l’inventaire des métiers d’art rares de l’Unesco, Ainciart Bergara fabrique depuis deux siècles cet objet symbolique porteur de valeurs et de reconnaissance ; en créant des pièces uniques faites manuellement et sur mesure.
La maison emploie environ 6 personnes qui fournissent quelques 1 000 pièces par an. Sachez qu’aucun stock n’existe dans ces ateliers, que tout travail est fait sur commande personnelle et qu’il faut attendre environ 6 mois pour récupérer sa makhila, après avoir donné ses mesures du haut de la tête au pied et ses préférences de couleur de bois.
Avec Liza Bergara, représentante de la 7 ème génération de la famille, le travail est toujours aussi qualitatif et artisanal qu’il y a 200 ans et on perpétue le savoir-faire d’antan et les modèles ancestraux. Néanmoins une édition limitée ornée d’anneaux d’or et d’argent a été produite récemment pour « moderniser le makhila tout en respectant l’héritage de l’atelier ». La pièce sort alors quelque peu de sa fonction originelle pour se transformer en une œuvre artistique destinée à des collectionneurs. C’est là un domaine créatif non encore exploré par la maison qui n’en demeure pas moins fidèle à son passé.
Makhila Ainciart Bergara
Fronton
64480 Larressore
05 59 93 03 05
www.makhila.com
Comptez de 300 à 650 € pour un makhila