Kléber Rossillon et le château de Castelnaud
De l’aéronautique à la gestion de lieux touristiques, portrait de Kléber Rossillon, un homme multi facettes guidé par la soif de sauver le patrimoine français, tout spécialement en Dordogne au château de Castelnaud.
Polytechnique et un parcours d’ingénieur qui le conduise à travailler au Centre d’Etudes Spatiales de Paris en collaboration avec le ministère de la Défense sur le programme Ariane : peut-être est ce de là que lui vient une de ses passions pour les armes ?? Toujours est-il que Kléber Rossillon se passionne très jeune pour les vieilles pierres, étant natif du village de Beynac et sa mère ayant restauré une grande partie de sa vie ce piton rocheux.
Attachés au patrimoine français et surtout à ce qu’il demeure entre les mains de Français, Philippe et Véronique Rossillon, les parents de notre ingénieur, rachètent en 1966, presque sur un coup de tête, le château de Castelnaud afin qu’il ne tombe pas dans une escarcelle étrangère.
Quelques premières restaurations, des idées ingénieuses d’ingénieur pour promouvoir le lieu et voilà notre scientifique qui abandonne sa carrière toute tracée d’ingénieur pour se consacrer à Castelnaud. Comme il le dit lui-même, il est passé de la fusée au trébuchet !!
Volontairement construits pour limiter les dégâts causés par les engins de guerre d’antan, les murs du château à l’épaisseur de 6 mètres par endroits intriguait depuis toujours Kléber Rossillon. Le défi est lancé : il fait construire des répliques d’haquebute à croc, de trébuchet, de mangonneau. Grandeur réelle, ces machines de guerre sont installées sur certains contreforts et bastions du château et font l’objet de tirs et de démonstrations pendant les week-ends de mai & juin et les vacances d’été.
Passionné par les armes, voilà Rossillon qui se lance dans une série d’acquisition comme celle d’un veuglaire (tout premier canon) du XV ème siècle arrivé au château en 1988. Suivra toute une série d’armures, d’heaumes et de salades (casques faisant partie de l’armure), d’épées, d’arbalètes, d’hallebardes, de poignards ; collection complétée par le prêt d’une très belle collection d’arbalètes aux décors d’ivoire.
Castelnaud se transforme ainsi en musée de la guerre du Moyen Age ; permettant ainsi à tous les publics d’appréhender en s’amusant les grands conflits entre la France et l’Angleterre lesquels avaient donné lieu à l’effroyable guerre de Cent Ans.
Dominant la Dordogne, la forteresse de Castelnaud s’avère être ainsi un extraordinaire dispositif défensif des temps actuels, après la reconstruction pierre à pierre d’une imposante tour d’artillerie.
La volonté d’embellir Castelnaud, de faire vivre le lieu n’en finit pas de passionner Kléber Rossillon qui a fait refaire, avec les techniques de peinture propres au XV ème siècle, une peinture murale des 9 preux. Josué, Hector, Alexandre, Godeffroy de Bouillon, Hector de Troye… ils sont tous là sur leurs destriers et décorent à merveille une des salles où sont exposées des armures….
Fascinant ‘serial-entrepreneur’, Kléber Rossillon n’ayant pas assez de travail à faire a racheté le château de Marqueyssac juste en face de Castelnaud pour s’attaquer à ses jardins avant de promouvoir et de gérer d’autres lieux touristiques.
Une histoire que je vous raconterai plus tard…
Château de Castelnaud
24 250 Castelnaud-la-Chapelle
Tél 05 53 31 30 00
ouvert toute l’année, tous les jours
Visuels fournis par le château de Castelnaud
Un autre article sur une propriété de K Rossillon : les jardins de Marqueyssac