Megève : le 1920 au Chalet du Mont d’Arbois

Emblématiques de la très chic Megève, les Chalets du Mont d’Arbois signent un luxueux art de vivre à la française, celui des Rothschild. Le nouveau chef a trouvé sa vitesse de croisière. Allez le tester.

 

Une Rothschild à l’origine de la création de la très huppée Megève

 

C’est la baronne Noémie de Rothschild qui est à l’origine dans les années 1920 du développement touristique de la bourgade car elle était désireuse d’implanter là une concurrente à la très chique station suisse de St Moritz. Les Rothschild (branche Benjamin de Rothschild) perpétuent la tradition d’hébergements luxueux et raffinés par leur décoration via des chalets classés 5 étoiles (Chalet du Mont d’Arbois), un hôtel 3 étoiles (La Ferme du Golf), des restaurants d’altitude et sur le Mont d’Arbois (Le 1920, La Taverne, l’auberge de la Côte 2000, L’Idéal 1850, le Club du Mont d’Arbois).

 

Des fresques naïves autour du ski, de la chasse pour décor

Au Chalet, une décoration amusante et naïve de fresques du peintre Thierry Bruet rompt l’atmosphère relais de chasse – refuge montagnard haut de gamme de la salle à manger qui s’ouvre sur la vallée et le panorama de montagnes.

 

Un chef qui peut et veut aller loin…

 

En cuisine, un jeune chef de 28 ans, Julien Gatillon, qui risque d’aller loin car, il a, outre un beau parcours très tôt (P. Rochat à Crissier, Y. Alléno au Meurice), la ferme intention d’aller loin et tout d’abord d’emmener son restaurant à la première étoile Michelin.

 

Formé auprès de grands chefs il a acquis l’expérience de la transformation de produits des divers coins de la planète ; mais dans ce cadre là il veut transcender les bons produits locaux et en revanche reprend le principe de fournisseurs de qualité : viande de Metzger, légumes du Verger de St Eustache, volailles de Bresse chez un producteur de l’Ain, poissons du lac chez un pêcheur qui peut lui garantir perche, féra, omble chevalier dans leur entier. Julien Gatillon aime travailler les produits nobles et entiers pour une découpe en salle comme il le fait pour ses poulets à la broche ou en demi-deuil servis pour 2 personnes (94 et 130 €).

 

Mix de plats traditionnels et de recettes créatives

 

Ses amuse-bouches sont divins quand il s’agit de cromesquis de féra, de carpaccio de langoustines, de lingots de pommes de terre au caviar. L’entrée est tout en finesse et en subtilité de parfums avec l’œuf cuit mollet à la truffe blanche et servi avec quelques épinards dans une sauce crémeuse à la truffe blanche (d’Alba toujours) à 79 €. Très belle réussite pour le foie gras de canard glacé à la Mondeuse (vin de Savoie) (42 €).

 

Les plats signature ne peuvent être retirés de la carte car ce sont ceux qu’aiment ou aimaient les Rothschild : la sole meunière pommes grenailles à la crème de crevettes grises (65 €), le soufflé Grand Marnier salade d’oranges et granité de la même liqueur (23 €) et le Paris-Brest d’antan (21 €) qui était le dessert préféré d’Edmond de Rothschild. Mais vous pouvez aussi craquer pour les belles pièces de viande de la maison qui a investi dans des chambres de maturation. Gibiers et morceaux de bœuf y attendent le piano près de 50 jours comme l’entrecôte de Bavière « séchée et attendrie » 50 jours d’affilée (69 €).

 

Pour finir en légèreté, l’ananas Victoria rôti à la vanille apporte acidité et « sucrosité » en même temps à une quenelle de sorbet lime (25 €).

 

Une cave qui puise dans les domaines familiaux

 

Il va de soi qu’ici vous pourrez déguster des produits propres au patrimoine des Rothschild, le beurre et le brie fermier de la ferme des 30 arpents, mais surtout les vins. Le Chardonnay d’Afrique du Sud 2010 ( 65 €) , plusieurs années du Château Clarke (1999 à 70 €, 2000 à 85 €, 2003 à 55 €), le Puisseguin St Emilion Château des Laurets (2009 et 10 à 45 €) figurent évidemment sur le beau livre de cave. Mais profitez-en pour tester le vin blanc du Château Clarke, le Merle Blanc. De par sa très petite production ce vin là n’est quasiment pas mis en vente publique et est parfait : 40 € le 2011.

 

Depuis 1 an 1/ 2, Julien Gatillon a acquis une bonne vitesse de croisière avec une équipe stable en cuisine qui lui permet d’apporter de la créativité, du contemporain à une cuisine initialement classique. En mars prochain, on lui souhaite donc une récompense qui serait largement justifiée.

 

 

Le 1920 – Chalet du Mont d’Arbois

 

447 chemin de la rocaille

 

74120 Megève

 

Tél : 04 50 21 25 03

 

Environ 70 couverts et 40 en terrasse

 

Ticket moyen à la carte : 110 €, menu du marché à 3 plats à 60 €

 

Service traiteur à domicile possible avec certains plats de la carte

 

Ouvert de mi décembre au début avril et de mi-juin à fin septembre

 

Crédit photos : DMA – DR